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le Prophète ( Psl)
05/09/2007 17:09
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A l'heure où la confrontation entre une certaine image d'un "Islam violent et intolérant" et la conception occidentale du monde paraît de plus en plus inévitable et atteint un niveau planétaire assez inquiétant, il nous a semblé opportun de fournir un certain nombre de matériaux de réflexion salutaires à même de rapprocher les deux versants de la fracture idéologique, à l'instar de cet important document (datant de 1979) du Cheikh Si Hamza Boubakeur, ancien recteur de la Mosquée de Paris ; texte qui, il faut le dire, incitant à un certain recul, devrait remettre fondamentalement en cause le coriace préjugé de la majorité des musulmans sur l'hostilité définitive des occidentaux envers leur religion. Les témoignages émouvants et sincères de grands hommes de l’Occident, sur la haute valeur du dernier Messager de Dieu (PSL) et de sa mission, figurant dans ce texte, constituent, en ce sens, un facteur de tolérance et d’acceptation mutuelle, seul fondement viable d’une coexistence pacifique des différentes civilisations humaines… Et comment ne pas s’émouvoir devant ce témoignage de Lamartine : "Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l'immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mahomet…? Mahomet fut moins qu'un Dieu, plus qu'un homme : un Prophète"…
Le Prophète Muhammad vu par les grands penseurs de l'Occident
Par Cheikh Si Hamza Boubakeur, Ancien Recteur de la Mosquée de Paris
Il va s'en dire qu'un Prophète d'une envergure aussi grande que celle de Muhammad - Dieu le bénisse et le sauve - qui apportait au monde une religion éclairante, libérale, tolérante, universaliste et rivale du Christianisme, ne pouvait laisser l'Europe d'hier et d'aujourd'hui, dans l'indifférence. Les guerres, les polémiques devaient à elles seules, la forcer à porter des jugements de valeur sur le dogme et l'apôtre de l'Islam.
Jugements qui ont varié dans le temps et l'aire européenne, avant et après son émancipation intellectuelle consécutive à la Renaissance dont ont peut noter les premières lueurs dés la fin du XIIIe siècle ap. J-C., grâce à l'influence que l'Islam exerça sur l'Espagne, l'Italie, puis en France. La chrétienté qui n'a, durant des siècles, hésité devant aucun moyen, même les plus déloyaux, pour dénoncer l'Islam, a donné de notre Prophète une image déformée. L'hypercritique tendancieuse d'un orientalisme généralement hostile et de mauvaise foi, le colonialisme qui a partout trouvé dans l'Islam une force invincible opposée irréductiblement à son impérialisme et à son esprit de domination, ont également dressé une "muraille de Chine" entre l'Islam et le monde occidental, en calomniant l'homme qui en a été et demeure le vecteur et pôle de rayonnement.
L'ennemi des religions révélées, le diffamateur des Prophètes bibliques, le détracteur des Ecritures, l'intraitable et le moqueur Voltaire (m. 1778), s'est attaqué avec hargne au Coran et à son transmetteur. Dans sa tragédie Mahomet (1739), il présente le Prophète sous les traits d'un imposteur intolérant et sanguinaire. Il est vrai que dans cette pièce diffamatoire, il visait surtout le christianisme. Il la dédia malicieusement au pape, lequel, avec la même malice, lui adressa ses bénédictions. Néanmoins, ses lectures, un examen plus sérieux de l'histoire de l'Islam et des traductions du Coran, ses relations personnelles, le comportement plein de tolérance des Turcs à l'égard des Chrétiens finirent par le forcer à modifier son optique et son jugement. Il se ravisa donc et en toute objectivité écrivit, à propos du Prophète: "Il faut avouer qu'il retira presque toute l'Arabie de l'idolâtrie. Il enseigna l'unité de Dieu ; il déclamait avec force contre ceux qui lui donnent des associés… Il était bien difficile qu'une religion si simple et si sage enseignée par un homme toujours victorieux ne subjuguât pas une partie de la terre." (Voltaire, Œuvres Complètes)
Les inexactitudes de sa pièce, qui fut représentée en 1742, le tourmentèrent : il en eu plus tard un peu honte et, en 1772, il revint sur la question : "Sa religion est sage, sévère, chaste, humaine : sage parce qu'elle ne tombe pas dans la démence de donner à Dieu des associés et qu'elle n'a point de mystères ; sévère parce qu'elle défend les jeux de hasard, le vin et les liqueurs fortes, et qu'elle ordonne la prière cinq fois par jour !…. Ajoutez à tous ces caractères, la tolérance". (Voltaire, Œuvres Complètes)
Il n'en demeura pas moins accablé de remords, tracassé par ses injustes accusations contre Muhammad. Profitant d'une diatribe qu'il rédige contre Jésus, il écrit : "J'ai fait Mahomet beaucoup plus méchant qu'il n'était." (Voltaire, Œuvres Complètes). Son contemporain , Johann-Wolfgang von Goethe (m. 1832) tenait le prophète de l'Islam en très haute estime et c'est sans doute sous son influence que le roi de Prusse Frédéric Wilhelm le Grand ordonna la construction de la première grande mosquée d'Europe occidentale à Mannheim. (Les dépenses afférentes à cette réalisation furent débloquées sur sa propre liste civile.)
Au siècle suivant, un autre adversaire des dogmes révélés, Ernest Renan (m. 1892), spécialiste des Ecritures Saintes, Professeur à l'Institut catholique de Paris, rompt avec l'Eglise, devient libre penseur et s'attaque à tous les dogmes révélés. Il écrit cependant à propos de l'Islam : "L'Islamisme est une religion sérieuse, libérale, une religion d'hommes, en un mot, froide et raisonnable" et ajoute, en un autre passage : "Je ne suis jamais entré dans une mosquée sans une vive émotion ; le dirai-je ? sans un certain regret de n'être pas musulman " (Ernest Renan, Œuvres Complètes).
D'autres auteurs du même XIXe s. devaient, avec moins de réserve systématique, rejeter les délations calomnieuses de l'Eglise chrétienne et tenir le Prophète de l'Islam pour un homme exceptionnel. Le romantisme allemand d'abord, puis le romantisme français - Chateaubriand et Alfred de Vigny mis à part – à l'instar de Victor Hugo, à son retour d'Espagne et plus tard d'Algérie, ne manquèrent pas de créer un courant de sympathie en faveur de l'Islam et d'ouvrir la voie aux conversions. La thèse, soutenue avec une insigne mauvaise foi par le clergé chrétien, selon laquelle "Mahomet était un imposteur", "l'apôtre de l'idolâtrie" et "sa religion, celle de la polygamie et de l'esclavage" fut battue peu à peu en brèche et l'Islam fut de moins en moins injurié. "Mahomet était sincère. En faire un imposteur est une conception déshonorante… C'est un homme doué d'une personnalité originale, un messager qui nous apporte des nouvelles de l'Inconnu, de l'Infini…" écrit le célèbre Carlyle (in Deuxième Conférence sur les héros de l'histoire). De son côté, Alphonse de Lamartine (m. 1869) rend, en ces termes, hommage à Muhammad et à son apostolat: "Jamais un homme ne se proposera volontairement ou involontairement un but plus sublime, puisque ce but était surhumain : saper les superstitions imposées entre le Créateur et la créature, rendre Dieu à l'homme et l'homme à Dieu, restaurer l'idée rationnelle et saine de la divinité dans ce chaos de dieux matériels et figurés : l'idolâtrie. Jamais un homme n'a accompli en moins de temps une si immense et durable révolution dans le monde, puisque moins de deux siècles après sa prédication, l'Islamisme régnait sur les trois Arabie, conquérait à l'unité de Dieu la Perse, le Horasan, la Transoxiane, l'Inde occidentale, la Syrie, l'Egypte, tout le continent de l'Afrique Septentrionale, plusieurs îles de la Méditerranée, l'Espagne et une partie de la Gaule. Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l'immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mahomet…? Mahomet fut moins qu'un Dieu, plus qu'un homme : un Prophète" (in Histoire de la Turquie).
Croire en un Dieu unique et tenir le Messager de l'Islam pour un vrai Prophète, c'est une conversion tacite au dogme coranique, car la conversion à l'Islam n'a rien d'un sacrement : c'est avant tout un témoignage (shahâda). On peut donc dire que Lamartine, sans l'avouer publiquement, était un musulman…
Si la connaissance de l'Islam fait des progrès parmi les élites intellectuelles, si des poètes comme Rimbaud (m.1891) font profession de foi islamique, les masses populaires restèrent, comme de nos jours d'ailleurs, ancrées dans leurs préjugés, hostiles et moqueuses à l'égard de ce qu'elles appellent d'un terme dédaigneux "mahométisme". Avec le XXe siècle cette connaissance objective s'élargit peu à peu malgré l'hostilité méprisante du colonialisme et la faiblesse de moyens de défense ou d'information des musulmans. Dans l'enseignement officiel européen, aucune place sérieuse n'est faite à l'Islam et à sa civilisation dans les programmes scolaires. De son côté la communauté musulmane ne dispose d'aucune organisation de diffusion de sa religion. Elle n'a ni maison d'édition, ni centre de propagande, ni association de missionnaires comme les Pères blanc ou l'armée du Salut. L'Islam gagne cependant du terrain par lui-même et pour lui-même [1]. L'orientalisme si hostile à l'Islam rectifie parfois son tir et quelques auteurs font preuve de moins de parti pris. C'est ainsi que le Suédois Tor Andra, professeur à l'université d'Upsala, a pu écrire : "L'inspiration de Mahomet était authentique… Il est peu vraisemblable, en effet, qu'un homme puisse gagner la confiance de ses semblables d'une façon pour ainsi dire illimitée. Muhammad a compris sa vocation avec le plus grand sérieux ; il a senti son cœur trembler devant le Roi du Jugement dernier ; il a accompli sa tâche prophétique avec crainte et terreur." (Mahomet et sa doctrine). Cette affirmation est même plus catégorique chez Francesco Gabrieli, un universitaire italien qui écrit : "Quelques points au moins peuvent être à présent considérés comme acquis. Avant tout, l'absolue sincérité de Mahomet ." (Mahomet et les grandes conquêtes arabes).
Le regretté savant Gaudefroy Demonbynes a, par ailleurs, écrit en conclusion d'une longue enquête sur le Prophète de l'Islam : "Il a cru à la révélation descendue sur les Prophètes d'Israël ; il plaça à leur suite Jésus qui devenait leur prédécesseur, chargé d'annoncer son ultime et décisive mission. La main d'Allah le dirigea dans sa prédication, dans son activité politique, par la fondation d'un Etat, et dans la construction logique de sa réforme sociale… On rappelle son intuition d'une volonté du Tout-Puissant à ne révéler aux humains, par la voie de ses Prophètes, qu'une partie des destins qu'Il leur assigne. Muhammad ne fut pas un théologien, mais ce fut une âme supérieure et une intelligence exceptionnelle." (Mahomet)
On pourrait remplir tout un livre de citations d'hommes de science, de poètes, d'écrivains, de philosophes et d'artistes en faveur de l'Apôtre de l'Islam. Il existe à l'heure actuelle (1979) plus de deux cent quarante traductions du Coran dans les seules langues européennes (y compris, l'espéranto) ; les traductions sont innombrables dans les langues d'Asie, d'Océanie, d'Afrique et d'Amérique du Sud et du Nord. Chaque traduction consacre un chapitre plus ou moins long, plus ou moins valable, à son transmetteur. On y note cependant une tendance à la sympathie de plus en plus nette.
Ce courant d'idées n'a pas laissé le Christianisme dans une hostilité figée contre la religion musulmane. Si Muhammad n'est pas encore réhabilité dans l'estime et la compréhension de son clergé, du moins les valeurs musulmanes sont-elles un sujet préoccupant pour les théologiens catholiques. Le dogme de l'Islam est l'objet de recherches sérieuses entreprises sous un angle de vue tout nouveau. Une telle modification d'attitude et d'esprit est due à l'œuvre considérable, à l'autorité et à la notoriété d'éminentes personnalités chrétiennes éprises de vérité, de tolérance et de fraternité humaines. Sont à citer dans cet ordre d'idées le père Don Miguel Asin y Palacios, le pasteur protestant W. Cantwell Smith, le pasteur épiscopalien W. Montgomery Watt, le regretté professeur Louis Massignon que nous avons eu le privilège de connaître d'assez prés. Leur probité intellectuelle et leur appréciation des valeurs musulmanes – Massignon comme son ami Charles de Foucault sont revenus au catholicisme au contact de l'Islam, et après étude de son soufisme et de sa liturgie – les ont amenés à scruter, à analyser sans parti pris la réalité de l'Islam, à encourager les contacts avec les Musulmans et à dissiper les préventions. Grâce à leur loyauté, à leur science, à leur courage et à leur sincérité, la "muraille de Chine" est sérieusement ébréchée, la tolérance et l'intercompréhension ayant prévalu sur les polémiques stériles. Les vrais penseurs chrétiens, les ordres religieux d'hommes et de femmes étudient maintenant avec moins de préjugés la puissance fécondante de la religion musulmane, la piété de ses adeptes, la valeur exceptionnelle de la mission de son Prophète, en un mot la spiritualité de l'Islam, les lumières captivantes de ses horizons, et ils les intègrent bon gré, mal gré, dans leur vision du monde. Néanmoins le dernier Concile œcuménique de Vatican II (1964), qui a rendu un hommage aussi vibrant qu'inattendu à la piété musulmane, n'a pas cru, pour autant, devoir dire un mot sur la personnalité de Muhammad, sans doute pour ne pas trop compromettre l'action missionnaire de l'église en pays musulmans [2].
Mais quoi qu'il en soit, on peut dire que dans les milieux chrétiens le cas de notre Prophète n'est plus "liquidée" par une formule commode, une expression injurieuse toute faite, mais examiné et médité. A son égard, les opinions reçues n'étant ni loyales, ni payantes, se transforment de jour en jour, et l'on constate déjà dans leurs travaux les prémisses "d'un charisme d'Ismaël impliquant une vocation de caractère directif dans un sens atomiste" (Cf. Saint Thomas, II, Ilae). "Puisque la foi d'Ismaël reste ouverte au mystère chrétien, la prophétie de Muhammad ne relèverait-elle point d'une grâce charismatique, orientée comme tout charisme à l'accroissement de l'Eglise ? L'Islam se présente comme une religion de devenir, comme une salle nuptiale où se tient le festin… L'Islam apparaît sous l'image habituelle d'une route. L'Incroyant s'est égaré. Dieu le ramène vers une voie droite… la direction de Dieu, c'est bien la grâce implorée cinq fois par jour par tout croyant dans sa prière". (Charles Ledit, Mahomet, Israël et le Christ). La lecture de ce livre, si plein de méditation, de confrontation sincère et de ferveur raisonnée, est à recommander à tout lecteur de bonne foi, ainsi que des biographies du Prophète, plus complètes, plus fouillées et historiquement valables que l'on doit à des chrétiens aussi fidèles à leur foi qu'honnêtes envers eux-mêmes et envers le prochain, en particulier un ouvrage que nous avons déjà cité, celui de l'archimandrite, le père Virgil Gheorgiu. Un autre livre très appréciable dans cet ordre d'idées, est celui du catholique Emile Dermenghem : La Vie de Mahomet. Ouvrage de bonne foi, objectif, bien charpenté, écrit par un croyant catholique assoiffé de spiritualité. Reprenant le même sujet, sous un angle différent, il écrit : "Mahomet est à coup sûr un Prophète de la lignée biblique, lyrique, inspiré, âme ardente, cœur intrépide, avec les grandeurs et les faiblesses humaines… Il a en commun avec Israël un monothéisme intraitable… Mais il fut, surtout au début, beaucoup plus prés des Chrétiens, affirmant la mission de Jésus, Messie, Verbe et Esprit de Dieu, sa naissance virginale, l'immaculée conception de Marie, insistant sur l'Antéchrist, la résurrection, le jugement dernier, la vie éternelle".
C'est ce qu'ont reconnu de nombreux savants, philosophes, écrivains, poètes, artistes européens qui se sont convertis à l'Islam, depuis Rimbaud jusqu'à Henry de Montfreid, en passant par Pierre Loti, Etienne Dinet et René Guénon pour ne citer que les Français. Après avoir vu le Coran Goethe devait dire, avant eux :
"Si tel est l'Islam, ne sommes-nous pas tous musulmans ?".

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1. Rappelons que ce texte date de 1979 et que le contexte décrit s'est sensiblement modifié depuis.
2. Les prises de positions œcuméniques de l'ancien pape Jean-Paul II ont toutefois fait varier cette orientation officielle de l'Eglise depuis, malgré les récentes déclarations polémiques de Benoît XVI.
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Note : Cet article, tiré de l’excellente traduction française du Coran de Cheikh Hamza Boubakeur, a été déjà publié, en même temps que d’autres articles, dans le N° 0 de notre bulletin de recherche KHIDMA en ligne à cette adresse www.majalis.org/ouvrages/pdf/khidma_num0.pdf
Nombre de Mailings : 1110 Adresse d’envoi : modou769@hotmail.com
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Lettre du cheikh à un roi
05/09/2007 17:06

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Cette lettre, intéressante à plus d’un titre, fut adressée par Cheikh Ahmadou Bamba à Samba Laobé, roi du Djolof, et constitue une importante exhortation à la relativisation de la puissance terrestre et à l’évocation constante des Réalités Immuables de l’autre vie. Le Serviteur du Prophète fait, à travers ce texte, une lecture assez frappante de la destinée humaine en général, de la précarité de la puissance terrestre et de l’exigence d’en user à bon escient en vue du bien-être du peuple. Leçon de Vérité ne saurait assurément être plus limpide…
Vous pouvez également visualiser la version vidéo de la lettre à partir de ce lien www.majalis.org/mouridiyah/avi/SLaobe.wmv

J'invoque la Protection de DIEU contre Satan, le lapidé. Au Nom de DIEU, le CLEMENT et MISERICORDIEUX. Certes DIEU est mon Maître.
La Louange soit à DIEU qui fut toujours et qui ne cessera jamais d'être.
Que la Paix et le Salut soient accordés au Prophète Muhammad, le Seigneur de tous les rois et de leurs ministres, le Maître de tous les hommes et de toutes les femmes. Que ce salut soit étendu aux membres de sa Famille et à ses Compagnons qui surent se départir des imperfections pour accéder à l’excellence.
Ceci dit, cette missive est destinée à Samba Laobé, roi du Djolof, et émane de Ahmad ibn Muhammad Mbacké, le serviteur de DIEU, son MAITRE ABSOLU et dont il se suffit entièrement, qui lui transmets ses salutations les plus parfaites et les plus honorables.
Je te fais savoir que j'ai bien reçu la lettre que ton émissaire devait me transmettre et dans laquelle tu me fis parvenir tes salutations et sollicitas auprès de moi des recommandations et exhortations ; raison pour laquelle je t'adresse ces mots-ci :
Sache que le pouvoir que tu détiens actuellement en ce monde ne t'est parvenu qu'après avoir été soustrait des mains d'autres rois semblables à toi qui t'ont précédé. Et qu'un jour viendra où ce même pouvoir te sera repris des mains pour être cédé à d'autres rois comme toi qui te succéderont. Par conséquent, s'il arrive certains jours où la vie te semble favorable et t'assiste contre tes adversaires, sache qu'il pourrait bien en être d'autres où elle favorisera tes adversaires contre toi. Et si souvent elle t'a fait rire, quelques fois aussi elle te fera pleurer. Que donc la joie qu'elle t'inspire ne t'abuse pas car ce monde est, par nature, trompeur et fourbe. Et il arrive souvent qu'il se retourne brutalement contre toi pour te leurrer et te faire tomber dans son piège.
Aussi, je te recommande de toujours persévérer à assister les plus faibles, les pauvres et les nécessiteux, et de ne jamais tomber dans la tyrannie et l'injustice car « tout homme injuste le regrettera un jour» et « tout tyran assurera sa propre perte ».
N’oublie jamais que la puissance que tu détiens et toutes les faveurs qui en découlent ne te sont, en vérité, parvenues qu’à travers la mort d’autres personnes qui les détenaient avant toi et du fait que ces mêmes faveurs se sont départies de ces dernières pour de bon. Par conséquent, attends-toi à ce que ces mêmes privilèges te délaissent un jour de la même façon qu’ils te sont parvenus. Fais donc preuve de persévérance dans les actes qui te seront utiles dans les deux mondes, ici-bas et dans l’Au-delà, avant que tu sois, un jour, obligé de tourner définitivement le dos à ces avantages ou bien que ceux-ci se détournent à jamais de toi.
C’est ici que s’achèvent les recommandations que je te donne ; si jamais tu consens à t’y conformer, ce sera à ton profit, autrement… «Nous appartenons tous à DIEU et c’est vers Lui que nous retournerons » …


Cette lettre historique fut adressée par le Cheikh à un membre de la dynastie royale (avec qui il était lié) à l'occasion de la disparition de sa mère. Son contenu s'avère, à plusieurs titres, éminemment instructif en ce sens qu'il constitue une vive interpellation pour tout mortel investi d'un quelconque pouvoir ici-bas et une injonction à tout savant à ne jamais faillir au rappel de la Vérité Intangible. Au cours de cette leçon de Tawhîd que nous dispense ici Khadimou Rassoul, l'on retiendra surtout que mors ultima ratio (la mort est la raison finale de toute chose)…

Au Nom de DIEU, le CLEMENT, le MISERICORDIEUX. Certes, DIEU est mon MAITRE.
Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Ton Noble Envoyé. La Louange soit à DIEU, le VIVANT Qui ne meurt jamais, l’ETERNEL dont la Royauté subsiste. Puissent ensuite Ses Bénédictions être répandues sur notre Maître Muhammad, qui dissipa les doutes, sur les Siens, sur ses Compagnons et sur tous ceux qui perpétuent leur œuvre de délivrance…
Ceci dit, reçois de ma part la plus excellente des salutations en même temps que mes déférentes [condoléances], à l'occasion du décès de ta mère dont la nouvelle nous est parvenue - puisse DIEU, le TOUT-PUISSANT, l'ABSOLUTEUR, nous favoriser, ainsi qu'elle, de Sa Miséricorde... Il ne te reste donc désormais qu'à prier pour le repos de son âme et à accomplir des œuvres de bienfaisance en sa faveur pour le restant de ta vie.
Il t'incombe également [de ce jour] de tourner résolument ton dos aux vains plaisirs de ce monde, par un sincère repentir consistant à délaisser toute chose répréhensible au regard de la Shari'a - fut-elle hautement louée par la société - pour te diriger énergiquement vers les choses agréées par la Loi de DIEU- fussent-elles ouvertement condamnées par les gens. Saches que ce qui a fait disparaître ta mère, de sorte que tu ne puisses plus la voir aujourd'hui, te dérobera très certainement un jour à la vue des tiens. Saches aussi que, pour ce qui est de l'Ange de la Mort, ne peuvent le repousser ni régiments de gardes, ni pléthore de fusils ou de lances… Rappelle-toi donc des gardes de ton parent Silmakha DIOP et de ceux de ton neveu Samba Laobé ; rappelle-toi leurs cargaisons de fusils… Réussirent-ils le moins à s'interposer entre eux et l'Ange de la Mort ? Evoque aussi les puissantes armées de tes aïeuls, celles de tes pères et celles de leurs prédécesseurs…
Veille donc à renouveler constamment ton repentir, en rendant les biens injustement acquis à leurs ayants droit légaux et en demandant pardon au SEIGNEUR. Si jamais tu disposes de dettes auprès des créatures, prends soin de t'en acquitter car tu ne seras quitte avec elles qu'à la condition de restituer pleinement leurs droits [matériels et moraux]. Pour ce qui regarde, à présent, le beau fixe de tes rapports avec DIEU, [il s'acquiert] à travers ta sincère quête de Son Pardon et ton réel repentir auprès de LUI. Hâte-toi donc de libérer ton cou du carcan des droits des musulmans avant que ne t'advienne la mort ! Saches enfin que ne te seront profitables auprès de ton SEIGNEUR [à l'Au-delà] que les actes exclusivement accomplis en vue de Sa Face Sublime.
Ceci constitue l'Absolue Vérité ne souffrant aucune sorte d'objection.
Si tu consens à agir en conséquence…"Alhamdu li Lâh" (La Louange revient à DIEU).
Dans le cas contraire…"Inna li Lâhi wa inna ileyhi râjihoûn " (C'est de DIEU que nous procédons et c'est vers LUI où nous retournerons).
L'auteur de ces recommandations en ta faveur est le plus indigent d'entre les indigents de ceux qui aspirent à DIEU - son MAITRE, ce SEIGNEUR Qui Se Suffit à LUI-MEME en dehors de quoi que ce soit d'autre - se prénommant Ahmad ibn Muhammad MBacké. Puisse DIEU, le TRES-HAUT, agir à son endroit à travers Ses Attributs d'Infinie Compassion, LUI le DETENTEUR DE L'INDULGENGE…

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Cheikh Ahmadou Bamba, un artisan de la paix
05/09/2007 16:59
Cet article constitue la préface d'un ouvrage de Mamadou Touré, "Cheikh Ahmadou Bamba ou les fondements de la Voie Mouride, inspirés du Coran et de la Sunna", publié par une éditrice américaine, Michelle R. Kimball, auteur également de cette préface. Michelle R. Kimball est la fondatrice d'un mouvement pacifiste américain appelé International Peace Project (www.intlpeace.org), une organisation à but non lucratif, créée en 1998 en Californie, qui s'est donnée pour mission de promouvoir la paix dans le monde par le biais de l'éducation, l'action humanitaire, les échanges culturels etc. Sa fondatrice, qui fit notamment partie des dizaines de militants pacifistes ayant osé violer, en 1998, les sanctions imposées à l'Iraq par l'ONU pour apporter au peuple iraqien de la nourriture et des médicaments, nous présente ici, à n'en point douter, un regard frappant et une approche assez saisissante de la portée réelle et universelle des enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, du sens de son combat non-violent et de la haute valeur sociale de son patrimoine spirituel, idéologique et culturel ; un regard dont les profondes et logiques implications dans les oppositions civilisationnelles actuelles et les conflits géostratégiques du monde moderne, bien actualisées, peuvent quelques fois, nous le verrons, donner presque le vertige…
Cheikh Ahmadou Bamba, Un Musulman du Vingtième Siècle Artisan de la Paix
Par Michelle R. Kimball, Santa Barbara, Californie (USA), Février 2005
Dans le contexte hautement tourmenté du monde actuel, caractérisé par le choc apparent des civilisations islamique et occidentale, la vie d’un musulman artisan de la paix mérite d’être mise en évidence : un saint musulman qui mena, au cours du siècle passé, un combat victorieux et entièrement non-violent pour la paix. Sa vie enrichissante, passée en Afrique de l’Ouest, fut marquée par 33 ans d’emprisonnement mais son profond message demeure universel et se perpétue jusqu’à nos jours à travers la vibrante tradition qu’il a léguée.
Cheikh Ahmad ibn Muhammad ibn Habiballah, plus connu sous le nom de Cheikh Ahmadou Bamba (1854-1927), a laissé une quantité impressionnante d’odes, de prières, de poèmes et de riches textes portant sur l’éducation spirituelle et religieuse. L’œuvre littéraire de Bamba peut ainsi être rangée en 7 catégories, la plupart étant versifiée en métriques rythmées :
1. Poésie et adab (règles de bienséance spirituelle),
2. Apprentissage des pratiques et des principes de l’Islam orthodoxe,
3. Ecrits composés durant l’exil,
4. Ecrits glorifiant Dieu et faisant l’éloge du Prophète,
5. Oraisons initiatiques et litanies mystiques,
6. Instruction,
7. Invocations.
Bamba a ainsi écrit : "Je suis venu pour enseigner et insuffler la connaissance à tous ceux qui désirent être préservés des ténèbres (de l’ignorance)" [1]
"Les écrits du Saint homme sont à la fois très éducatifs au plan extérieur tout en demeurant profondément ésotériques. Ce qui implique qu’une étude attentive soit nécessaire pour pénétrer leurs arcanes" comme s’y accordent aussi bien ses disciples que certains chercheurs occidentaux comme Louis Massignon [2].
La plus grande partie du patrimoine sacré, littéraire et musical de Bamba n’est jusqu’ici pas encore traduit dans les langues occidentales à partir de l’arabe et du wolof. Ainsi le nombre des œuvres de Bamba traduites en anglais reste relativement peu important en dépit du fait, comme l’écrit David Robinson, que Bamba soit devenu l’un des poètes et maîtres mystiques les plus extraordinaires des 100 dernières années [3].
Au moins 41 parmi ses ouvrages ont été publiés, mais il est rapporté qu’une grande partie de ses écrits demeure encore cachée et n’est pas encore éditée. Ce qui a été publié de ses écrits, pour la plupart d’entre eux, est souvent imprimé de façon assez informelle sur du papier de qualité moyenne dans les imprimeries de Dakar, de Casablanca et quelques fois de Tunis [a]. Il existe aussi des travaux en arabe effectués sur Bamba, de même que des études spécialisées en anglais sur l’impact historique, sociologique, économique et politique du mouvement qu’il a fondé, au même titre que de ferventes œuvres s’inspirant de son combat, de ses miracles et des récits légendaires sur sa vie. Quant aux travaux publiés en français, ils comprennent une biographie de Fernand Dumont consacrée à la vie spirituelle de Bamba, de même que des correspondances entre Bamba et les autorités coloniales françaises collectées par Oumar Ba [b]. L’une des recherches les plus complètes publiées en anglais fut menée de façon magistrale par Allen F. et Mary Nooter Roberts [UCLA Fowler Museum of Cultural History, Education Department, Los Angeles] et porte sur la culture artistique qui s’est développée autour du patrimoine de Bamba. Leur longue recherche (qui intègre un grand nombre d’aspects de la vie de Bamba et de ses enseignements) a donné naissance à un programme académique [4] et à un musée itinérant très vivant dont les expositions font actuellement le tour des Etats Unis [5].
Dans le vaste paysage et la riche diversité d’expressions de l’Islam en Afrique, la zone de l’Afrique occidentale, le Sénégal en particulier, représente un cas exceptionnel d’épanouissement de la religion et d’intégration entre la pure orthodoxie et la mystique classique. La tradition spirituelle, préservée et symbolisée par les grands maîtres spirituels de cette région, a inspiré et imprégné d’une touche spirituelle unique toutes les composantes de la culture locale : extérieures, musicales, urbaines, économiques, sociologiques, spirituelles et littéraires. La cohésion sociale et l’évolution culturelle qui se sont construites autour de l’héritage de Cheikh Ahmadou Bamba, en particulier, peuvent être considérées comme simplement prodigieuses.
Historiquement parlant, l’islamisation de l’Afrique Occidentale se fit, à travers le commerce, par l’intermédiaire des voies mystiques et grâce à la remarquable influence des fondateurs des grandes confréries musulmanes, particulièrement Cheikh ‘Abd al-Qadir Jilani (m. 1166), Cheikh Ahmed al-Tijani (m. 1815) et Cheikh al-Shadhili (m. 1236). Cheikh Ahmadou Bamba (qui a été initié à toutes ces trois confréries) fonda en 1883 un ordre nouveau, la Muridiyyah. Bamba, qui affirmait : "L’amour de Dieu constitue ma religion", reconnut cet éminent héritage spirituel et attesta qu’il ne fit rien d’autre que transmettre en vers le message invariable des nombreux illustres maîtres spirituels l’ayant précédé, tels que Al-Basri, Ibn al-‘Arabi, al-Junayd, al-Hallaj, Ibn ‘Atallah, Al-Ghazali, ‘Abd al Qadir al-Jilani, jusqu’aux plus récents fondateurs, propagateurs ou vivificateurs des confréries d’Afrique du Nord, tels que al-Zarruq, Ahmad al-Tijani, al-Sanusi, al-Shadhilli, de même que celles d’Afrique au sud du Sahara, comme Muhammad al-Yadali, Muhammad al-Daymani ou Mukhtar al-Kunti. Sur cette terre sénégalaise des saints et des confréries soufies, près de quatre-vingt-dix pourcent de la population est affiliée à l’une des trois grandes voies spirituelles : la Muridiyyah [6], la Tijaniyyah ou la Qadiriyya.
Malgré l’opposition d’obstacles apparemment insurmontables, la confrérie soufie mouride a aujourd’hui atteint un sommet dans sa puissance et dans son influence populaire, politique et économique. "L’expansion de cette tariqah [voie soufie]", écrit Spencer Trimingham, "se doit d’être perçue comme la force religieuse la plus puissante au Sénégal. " [7]
Le Sénégal est considéré comme un modèle de démocratie en Afrique [8] ; c’est ainsi qu’au milieu du climat globalement agité de l’Afrique, le Sénégal réussit à élire, en 2000, de manière tout à fait pacifique, le Président Abdoulaye Wade, un mouride.
«Le Mouridisme constitue l’un des caractères les plus distinctifs de la vie sociale sénégalaise. En effet, il ne serait point possible de comprendre comment la « pétillante et vigoureuse démocratie » républicaine en a fait un «foyer d’espérance…au milieu d'une région troublée » si l’on n’apprécie pleinement son mouvement religieux le plus influent au point de vue économique et politique. Le Mouridisme constitue ainsi le lien entre toutes les activités profanes et religieuses.
Le Sénégal possède également une longue tradition de coexistence pacifique et de tolérance entre la majorité musulmane, les chrétiens et les autres minorités religieuses. La frappante stabilité du pays peut ainsi être directement attribuée au rare équilibre de pouvoir entre le gouvernement sénégalais, les mourides et les autres communautés religieuses. » [9]
La valeur de l’héritage de Cheikh Ahmadou Bamba ne réside pas uniquement dans son attrait pour les sénégalais mais également pour ce qu'il symbolise aux yeux de tous ceux qui s’intéressent au phénomène de l'intégration de l’Islam dans une société donnée. En effet, les perceptions des occidentaux envers l’Islam ne prennent pas habituellement en compte les modèles africains mais se limitent souvent aux modèles arabes, d’Asie de l’Est ou wahhabite, constituant les modèles dominants chez les communautés immigrées en Occident, à travers notamment leurs pratiques religieuses quotidiennes et à l’intérieur de leurs mosquées. La version de l’Islam exportée par les immigrés, détachée de son foyer spirituel, devient souvent aride et a tendance à perdre sa vigueur interne et sa vitalité, bases de sa capacité d’adaptation à la société occidentale. Au-delà de la valeur même de la vie de Bamba et celle de ses enseignements pour certains groupes sociaux particuliers, il a su également rappeler l’aptitude de la religion à s’adapter à différentes cultures et à divers peuples, de même que le caractère d’universalité de la religion à travers ses fondements essentiels.
Le succès du mouridisme constitue en ce sens une exception par rapport à ce que l’on observe habituellement dans le monde moderne : l’abandon, le rejet et la perte de cette profonde tradition religieuse ou même sa trahison et son éviction de la sphère politique, sociale et intellectuelle [10]. L’influence mouride dans la société sénégalaise constitue une preuve que la force et la vitalité de cette dimension essentielle de la tradition de l'Islam, associée à l’importance sociale des voies spirituelles, peuvent aider à maintenir la cohésion du tissu social.
Il existe également une remarquable culture folklorique bâtie autour du patrimoine de Cheikh Ahmadou Bamba [11]. On peut aussi aisément déceler dans la littérature populaire, dans les caractéristiques urbaines, musicales et extérieures de la société sénégalaise, l’essence même des enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, ce qui démontre la capacité d’une tradition authentique à transformer le cœur et l’âme d’un peuple et d’une société.
Certes, une analyse plus poussée de la contribution de Bamba dans le renouveau culturel et spirituel de son peuple démontrera, à n’en pas douter, la véritable portée que son message universel et son combat non-violent ont pour atteindre la paix dans le monde d'aujourd'hui.
Michelle R. Kimball Santa Barbara, Californie Février 2005
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TOUBA UCAD
12/06/2007 14:35
Cet article sera publié ultérieurement.
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cheikh mouhamadoul mourtada mbacké, radiyallahou annhou
08/05/2007 16:25
« (…) En effet, je ne révèle rien en évoquant les déplacements fréquents du Cheikh dans cette partie du monde où il a été au mois de juillet à l’occasion d’une grande rencontre organisée par un américain, le directeur Mouhamed Ballozi, très crédible aux yeux de nombreuses personnalités de l’administration américaine et chercheur de grand talent. Il a approché et cerné la pensée de khadim Rassoul et pris la résolution de cheminer derrière le maître et ami Cheikh Mourtada Mbacké (Radiyallahou han hou) pour la face d’Allah.
Soucieux de faire partager à ces compatriotes et à l’humanité toute entière l’universalité du Mouridisme, il décide de faire du 28 juillet la journée Cheikh Ahmadou Bamba à New york. Ainsi, sous la présidence d’honneur de Cheikh Mourtada, de nombreuses personnalités se sont associées à cet évènement qui a connu des temps forts avec la contribution d’un membre du Congrès et d’un député de la ville ; et du reste, des adeptes mourides ont déplacé une capacité de mobilisation extraordinaire.
Désormais, une structure est en place pour l’information et la documentation tant en direction des mourides que des non mourides afin de mieux servir l’homme à travers Khadimou Rassoul.
Avant son départ, Serigne Mourtada a réuni à la maison des mourides tous les fidèles autour du thème « Organisation et rôle d’une association islamique ».
Cette association sera identique à celle créée au Sénégal et les autorités lui ont délivré un récépissé en bonne et due forme. Elle est dénommée « union internationale des institutions culturelles islamiques » et est une cellule de la section mère du Sénégal.
De la sorte, Cheikh Mourtada Mbacké a mis sur pieds une structure groupant les mourides d’origines américaine et autres. C’est dire que la voie du Mouridisme progresse et l’on ne saurait lui assigner des limites. En somme, le voyage du Cheikh est placé sous le signe de la vulgarisation en réponse aux interpellations de la société américaine représentée en l’occurrence par un membre du congrès, un conseillé Municipal de New York et le docteur Ballozi qui dirige un centre d’Etudes sur le Tiers-Monde. »
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le spirituel
19/04/2007 17:53
Grand pédagogue, il devient le plus grand enseignant de sa contrée il se consacre à cette tâche jusqu’à l’an 1300 de l’hégire (1882) année de la mort de son père. En l’an 1301 de l’hégire (1883) il répond à l’appel de DIEU et fonde le Mouridisme. " J’ai reçu de mon Seigneur l’ordre de mener les hommes vers DIEU, le très haut. Ceux qui veulent prendre cette voie n’ont qu’à me suivre. Quant aux autres qui ne désirent que l’instruction, le pays dispose d’assez de lettrés. Allez auprès de ceux qui vous voulez ! "
CHEIKH AHMADOU BAMBA quitte Mbacké Kayor.
Après un bref séjour à Mbacké Baol, il part fonder Darou Salam et Touba. CHEIKH AHMADOU BAMBA, le père de la non violence, fonde la cité de la paix pour enseigner le coran et appliquer la tradition du Prophète (PSL) , loin des attaques et des critiques des hommes. Mais les chefs locaux inquiets de sa réputation grandissante, le dénonce au pouvoir colonial , qui commence à le faire surveiller.
Commentaire de bara amar (10/06/2007 13:58) :
slut modou je suis trop content de ton oeuvre je t'encourage de
perseverer dans ce droit chemin :bara-amar@hotmail.com
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Le cheikh et l'histoire du Sénégal
19/04/2007 17:51
Le cheikh et les rois Conquis par ses talents d’éducateur et sa probité, le roi du Djoloff, ALBOURY NDIAYE l’invite à prendre les armes contre les colonisateurs. " Je ne suis pas venu sur terre pour verser le sang de mes semblables. Je suis le serviteur du Prophète, le vivificateur de son enseignement et le libérateur des hommes. J’extirperai la haine des cœurs et j’affranchirai mon peuple des chaînes de l’esclavage, des tentations de satan et des futilités de ce bas monde. Chaque homme sera le frère de l’autre (...)
Conquis par ses talents d’éducateur et sa probité, le roi du Djoloff, ALBOURY NDIAYE l’invite à prendre les armes contre les colonisateurs. " Je ne suis pas venu sur terre pour verser le sang de mes semblables. Je suis le serviteur du Prophète, le vivificateur de son enseignement et le libérateur des hommes.
J’extirperai la haine des cœurs et j’affranchirai mon peuple des chaînes de l’esclavage, des tentations de satan et des futilités de ce bas monde.
Chaque homme sera le frère de l’autre et le culte ne sera rendu qu’à DIEU. " Ainsi par le CHEIKH AHMADOU BAMBA
LE PRINCE ET LES TROIS PAYSANS
Un jour, le prince Samba Laobé Fall vient offrir un cheval de race au CHEIKH. Non loin de là, trois paysans observent la scène.
Le CHEIKH s’avance vers eux et leur donne le cheval car il avait compris que le prince leur devait de l’argent.
Stupéfait Samba Laobé comprend alors la prodigieuse intuition du CHEIKH, preuve irréfutable de sa sainteté et de son attachement à la justice.
LAT-DIOR DAMEL DU KAYOR
Le degré de sainteté de Cheikh était devenu tel que des foules entières accouraient vers lui, pour rechercher conseils, aide ou guérison. Ceux qui se succédaient autour de lui : voyageurs, enseignants, infirmes étaient assurés de son affection et de son total dévouement.
Le Héros du Sénégal, LAT-DIOR, le dernier roi du Cayor se confia humblement au Cheikh et reçu ses prières quelques temps avant de mourir sous les balles de l’armée coloniale, lors de la bataille de Dékhelé, en Octobre 1886.
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La vie et l'oeuvre des khalifes de khadim Rassoul
19/04/2007 17:42
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le venéré Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké ( vers 1853 à 1927 )
19/04/2007 17:36
"Nul ne peut s'éléver que sous le feu de la souffrance" disait Imam Gashali
" Dur et éprouvant à été son départ, exaltant et plain de miséricorde divine a été son retour" feu cheikh abdoulahi dièye dans son Ndiguel N 30.
De son vrai nom Mouhammad Ben Mouhammad Ben Habiballâh, CHEIKH AHMADOU BAMBA MBACKE nous parvint par la grâce de Dieu au mois de Muharram en l'an 1272.h, soit l'an 1855, à Mbacké, une localité dans le Baol du Sénégal des royaumes.
Fondé par son grand-père, le village porte le nom de la famille des Mbacké dont la piété trés connue leur valut une influence religieuse particulière, un respect et une vénération pour la FACE de DIEU. Hommes de haute culture et d'une orthodoxie stricte dans l'assimilation des valeurs culturelles Islamiques, ils firent du village de Mbacké un centre académique et une capitale spirituelle. Le père du Cheikh, Mouhammad Mbacké, appelé Mame Mor Anta Saly, était un éminent jurisconsulte, un dévot qui enseignait le CORAN et les Sciences Religieuses ; sa mère, Mariama Bousso, grâce à sa piéte, sa vertu et son scrupule, eut le priviliège de répondre au nom de "Jâratul-lâh"(voisine de DIEU) au milieu des siens. Ses parents ont très tôt découvert en lui une perfection innée qui s'est traduite par des attitudes et des habitudes de piété, de bonne conduite morale, de dévotion, de solitude, de méditation et un comportement exécrant l'amusement, l'indécence et le péché. Partout ou il passa durant son cursus, après avoir parfaitement assimilé le CORAN, que ce soit pour l'acquisition des Sciences Religieuses ou Instrumentales comme la Grammaire, la Prosodie, etc, on lui reconnut unanimement une perfection spirituelle qui ne pouvait que résulter d'une lumière provenant de DIEU. Jusqu'an l'an 1300.h (1882), il assurait l'enseignement auprés de son père et sa carrure intellectuelle lui avait permis , dans le cadre des fonctions que celui-ci lui confiait, d'écrire dans certains domaines des Sciences Religieuses et Instrumentales pour les rendre plus accessibles.
Il composa à cet effet le "Jawharu-n-nafis"(le joyau précieux) qui est une versification du traité de jurisprudence de Al Khadari , le "Mawâhibul Quddûs"(les dons du TRES-SAINT) qui est une reprise versifié de l'ouvrage de théologie de de l'Imam As-Sanûsi"Ummul Barâhin"(La soucre des preuves), le "Jadhbatu-ç-çighâr"(l'attirance des adolescents)qui est un ouvrage traitant particulièrement des articles de la foi, le "Mulayyinu-ç-cuddûr"(l'Adoucissement des coeurs) qui reprend en versification le "Bidâyal Hidâya"(Le commencement de la Bonne Direction) de l'Imam Al Ghazâli ; Le Cheikh reprendra par la suite ce poême sous le titre de "Munawwiru-ç-çuddur"(L'Illumination des coeurs). C'est un ouvrage qui traite du perfectionnement Spirituel.
Plus tard, il composera bien d'autres ouvrages dans les domaines de la Jurisprudence, de la Théologie , du Soufisme, de la Bonne Education et dans d'autres branches comme la Grammaire.
L'an 1301.h(1883), qui est le point de fracture le plus important de son hagiographie, apportera (nous le verrons plus loin) de grandes mutations dans son domaine spirituel et du même coup, dans sa personnalité intellectuelle; en gros, des changements qui ont reconverti entièrement sa plume au service du prophète, dans les thèmes tels que :
- La glorification de la venue au monde du Prophète, - L' exaltation de l'Unicité de DIEU, dans le service du Meilleur des Envoyés, - Le combat spirituel du Prophète, - La plus grande victoire de la foi sur l'infidélité sous on Egide (Bedr), - La victoire de la soumission, en l'occurrence l'Islam, sur l'Idolâtrie, en un mot, la réhabilitation de l'Islam.
Le rappel à DIEU de son père, survenu une nuit du mardi du mois Muharram de l'an 1300h.(1882) à Mbacké du Cayor, non seulement venait lui ôter la tutelle de celui-ci à qui il obéissait religieusement, mais allait relever sa vraie physionomie mystique et spirituelle.
Le stade de dévotion à DIEU qu'il atteignit, malgré les hostilités que lui manifestaient les gens de son époque, démontre sans équivoque son appartenance au cercle " des hommes de DIEU "
Il n'était l'esclave, ni des futilités du Bas-Monde, ni de l'Autorité Coloniale dominatrice, ni de celle des chefs païens de la vieille aristrocatie locale.
Cette attitude d'un homme esseulé, dénonçant l'arbitraire et la corruption d'où qu'ils viennent, lui suggèrent et ne reconnaissant que la Seule Autorité du MAITRE des Mondes, allait marquer sa vie.
C'est ainsi qu'en réponse aux dignitaires qui, à la suite de l'oraison funèbre de son père, lui suggèrent d'accepter d'occuper la fonction de conseiller du roi, il déclina cette offre du bénéfice de l'obligeance des sultans et écrivit :
"Penche vers les portes des sultans-m'ont-ils dit - afin d'obtenir des dons qui te suffiraient pour toujours"
"DIEU me suffit-ai-je répondu-et je me contente de LUI, et rein ne me satisfait si ce n'est la Religion et la Science."
"Je ne crains que mon ROI et ne porte mes espoirs qu'en LUI-comment disposerais-je d'ailleurs ma destinée entre les mains de ceux qui sont incapables de régler leur sort?"
C'était là un double défi lancé à la fois aux sultans à qui le Cheickh rappelait leur servitude vis-à-vis de leur SEIGNEUR ALLAH et à l'élite de l'orthodoxie musulmane dont il dénonçait la complaisance.
Quand aux grands maîtres de la gnose de son époque animés du dessein de l'éprouver, ils ne tardèrent pas à découvrir leurs lacunes, san toutefois arriver à sonder les profondeurs de sa spirutualité.
Ses confrontations avec l'administration coloniale représentaient cependant lm'un des aspects les plus importants de son hagiographie.
Au début du 19 ème siècle, les exigences de l'industrialisation (recherche de matière première et de marchés) et la volonté impérialiste de l'Europe , ayant aboutit à la colonisation , ont dicté à la France une politique de conquête territoriale à partir des anciens comptoir commerciaux.
Cette politique expansionnisterencontra au Sénégal de farouches résistances , tant du côté des chefs musulmans que de celui des "thiédos"(guerriers de l'aristocratie).
Mais en 1891, la conquête territoriale fut achevée dans un constat d'échec de toute la resistanec armée au Sénégal. C'est alors que la France entreprit d'assimiler la colonie du Sénégal aux valeurs culturelles occidentales et, pour y réussir , elle proposa sa religion, et la suppression pure et simple ou, à défaut ,la corruption du culte exclusif rendu à DIEU.
Elle mena alors un combat sans précédent allant de l'éloignement (internement) au bannissement et à la déportation des guides spirituels , pour démobiliser les fidèles.
Son aspiration profonde à DIEU et son amour ardent envers l'Elu de DIEU furent tels que DIEU lui révela DIEU, selon son expression, et devant la Splendeur de Sa GRANDEUR, il entreprit d'être fidèle au Pacte Primordial de Soumission ( à DIEU) , alors DIEU lui indiqua le Prophète qui est le Guide de la Voie de la Soumission.
Lorsqu'en1301.h(1883)l'Elu lui parvint, il conclut avec lui le Pacte d'Allégeance, pour LA FACE de DIEU et ce Dernier lui ordonna d'engager ses disciples dans cette Voie . Le Mouridisme était né. Ce fut à Mbacké Cayor.
Ainsi le culte exclusif qu'il proffessait devenait public, car il commença à l'inculquer à ses disciples, c'est pourquoi il devint l'ennemi numéro un du povoir colonial.
Non seulement les foules affluaient vers lui, mais il fonda la ville de TOUBA pour mieux servir avec elles la Cause de DIEU.
Dans son ardeur spirituelle, il voultu accéder au rang des compagnons , serviteurs du Prophète, qui ont combattu à Bedr.
Ce degré suprême (CORAN S.9 V.20) dont parle le CORAN à l'endroit des compagnons , est obtenu par le sacrifice du sang versé en vue d'élever la Voix de DIEU.
Et l'abrogation de la perscription du sang versé , à cause du Pacte d'Allégeance, devait mener le Cheikhdans la Voie du Combat Spirituel qui celle du sacrifice de l'âme et des biens pour la cause de DIEU, dans le respect du sang des autres.
En 1312.h(1895), dans sa retraite spirituelle(Ittikaf), le Prophète lui signifia que le sang versé était abrogé et que le prix qui fait accéder à ce rang est une somme d'épreuves trop lourdes à la charge exclusive du postulant.Le Pacte fut conclu et le décret DIVIN le mit en confrontation avec ses ennemis contemporains pendant plus de trentes deux ans durant lesquels il brava les exils , les brimades, les persécutions et les bannissements, pour se raffermir dans la profession de l'Unicité de DIEU, ne reconnaissant qu'un Seul Maître, DIEU et DIEU exclusivement. Il en soriti auréolé de succès.
Et de ce combat, il impétra le rang de SERVITEUR PRIVILEGIE du PROPHETE.
Autant le pouvoir infidèle voulut, à travers l'exil au Gabon, en Mauritanie, les persécutions, les résidences surveillées à Thiéyène et à Djourbel, corrompre la foi musulmane, autant le Cheickh, dans son mystère inviolable et son indépendance dans le culte rendu à DIEU, à réhabilité l'Islam dans sa forme la plus authentique.
Partout dans le pays , le Cheickh a revigoré la foi musulmane, redonné aux populations, sans la contrepartie de leur sang, et leur dignité et leur personnalité. Il a de surcroît introduit le plus naturellement dans les moeurs la soumission exclusive à DIEU et non une quelconque auter autorité. Ainsi, la Communauté Musulmane retrouvait son âme.
Durant les trente deux années d'épreuves son itinéraireeut un impact sur ses oeuvres, l'inspiration étant l'expression de l'état de l'âme.
A partir donc de l'année 1313.h(1895), l'étape du combat contre l'infidélité fut marquée par une production inestimable de panégyriquesenvers l'Elu le Plus Pur (Al Mustafâ°, le Choisi le Meilleur(Al Mukhtar) , des écrits d'action de grâce envers DIEU et son Prophète, de Sagesses, d'Hagiographie, d'Oraisons Initiatiques, Incantatoires et Mystiques.
En 1346.h(1927), DIEU exauça ses voeux en le favorisant d'un séjour terrestre équivalent au nombre de versets de la sourate" Les Groupes"(Sûratu-z-Zumar)dont l'issue (le soixante douxième verset)est la récompense d'une vie entièrement dévouée à DIEU :
"Ceux qui auront craint leur SEIGNEUR seront conduits par groupes vers le Paradis. Lorsqu'ils seront en vue des Portes, celles ci s'ouvriront toutes grandes, les préposés leur diront : "Que la Paix vous suivent! vous avez été si vertueux, si purs. Entrez en cette Demeure pour un séjour éternel." Les voix des bienheureux s'élèveront en choeur : "LOUANGE A DIEU"
SUR LE CHEMIN DE L'EXIL
Après la prière du matin récitant le CORAN et louant le Meilleur des hommes, son Intercesseur et Maître : le Prophète MOUHAMMAD (PSL), Khadimou Rassoul reprit la direction de Ndar.
La seconde journée passée à COKI est sanctionnée par cette note tirée entre autres de son carnet de voyage : "J'ai senti ce jour le besoin de versifier les noms de ceux de BADR (sur eux l'agrément de celui qui grâce à eux m'a préservé de toute traîtrise) et de prier sur notre Seigneur et Maître MOUHAMMAD".Dans le poème tiré "ASSIROU MAAL ABRAARI"ou ma compagnie avec ceux de BADR (les compagnons du Prophète), il devait révéler être accompagné en permanence par cette suite illustre et puissante dont il avait convoité auprès du Prophète leur intégration. D'où la portée des vers esquissés à la troisième escale vers St Louis : "Je quittais cette localité (Coki) bénie, dans la nuit, accompagné d'une foule de créatures et ce fut comme si je marchais seul sans associé : Nous arrivâmes peu avant l'aube dans le cercle de Louga....".Après la prière de Tisbar effectuée à la gare de ce bourg d'alors, Serigne TOUBA prit le train pour la capitale coloniale et cessait de composer des louanges adressées à DIEU et à son Envoyé (PSL). "Je descendis du train peu avant la prière du Maghreb, et fut interné dans une résidence par l'oppresseur. J'ai passé dans cette résidence le reste du mois de Safar et le mois de Rabiul Awwal sur l'ordre de celui sur qui on s'appuie et auprès de qui on trouve assistance. Les deux derniers jours de ce mois Jeudi et Vendredi et durant tous ces deux mois le POURVOYEUR m'a octroyé des dons choisis et réunis en mon intention".Et Serigne TOUBA de marquer ce sombre tournant en ces termes : "J'ai subi dans cette île au cours de cette période des sévices que je n'évoquerai jamais par courtoisie à l'endroit du plus DIGNE de RECONNAISSANCE (DIEU)...Lui qui m'a dispensé de recourir aux armes contre l'assassin" Le 5 septembre, Cheikh Ahmadou BAMBA comparaît au palais du gouverneur général qui avait réuni le conseil privé afin de statuer sur son sort. A l'époque, évidemment la hargne anti-islamique du colonisateur avait atténué l'engouement religieux et relégué en pratique clandestine tout acte de dévotion dont les cinq prières obligatoires. Serigne TOUBA qui fulminait quant à lui dans une piété ininterrompue fît un scandale légendaire en s'adonnant dès son arrivée dans la grande salle à l'accomplissement de deux rakkas. Un comportement qui heurta au plus haut point les membres du conseil privé voyant en cette démarche une déclaration d'hostilité. Ainsi, ce sera par procès verbal n°1 délibération n°16, qu'il fut décidé de sa déportation au Gabon.
La condamnation exécutée sans délai et Khadimou Rassoul fut transféré par le train pour Dakar qu'il quitta le 21 septembre de la même année vers le Gabon par voie maritime. Toujours selon son propre carnet d'exil : "Et c'est après que je fus transféré de cette île vers une autre (Mayumba) où n'existait personne qui éprouvait le besoin pour l'au-delà. Après avoir accédé à cette île, j'y ai souffert et mené le combat contre mon âme charnelle et les illusions terrestres".Et Serigne TOUBA de poursuivre "Je me suis entretenu avec Dieu (qu'il est Exalté et Sublime) durant ces années à travers des écrits qu'il n'est pas permis et ne sera jamais de divulguer car ils constituent des secrets profonds de DIEU qui ne cessent d'être confirmés".DIEU SEUL A INSPIRÉ LE DESSEIN DE MON INTERNEMENT DANS LE CŒUR DE CEUX QUI FURENT LES INSTIGATEURS DE L'EXIL LOINTAIN A DES HORIZONS OU J'AI OBTENU DES PRIVILEGES AU-DESSUS DE LA SONDE DE TOUTE INVESTIGATION.
Serigne TOUBA.
21 septembre 1895 : L'ALLIER
"J'ai quitté Saint-Louis le matin du jeudi par la grâce d'Allah, après avoir vu le gouverneur, et je suis monté dans le train jusqu'à Dakar. Je n'oublierai jamais la nuit du vendredi qui suivit, à Dakar, jusqu'à ce que je sois au paradis promis à ceux qui croient. Je me rappelle que le gouverneur m'a fait appeler de la maison où je m'apprêtais à passer la nuit et il m'a fait transférer dans une autre maison où personne n'aurait voulu se reposer.
J'étais seul dans une pièce, et il faisait très sombre. Mais Allah, le Très Haut m'a sauvé de toutes ces ténèbres par s grandeur, et j'ai commencé à prier pour le Prophète (PSL). Après que je sois sorti de cette pièce, on m'a embarqué sur un petit bateau qui m'a conduit vers un grand navire. Allah (qu'il soit loué et exalté) m'a offert ce jour-là son appui et m'a donné une constante extraordinaire jusqu'à ce que je sois arrivé sur ce navire et j'ai su que la parole d'Allah est la plus sublime".
"Lorsque je suis monté dans ce navire qui m'amenait hors de mon pays pour m'emporter au Congo, je marchais avec les Élus, là où j'allais, alors que l'ennemi me croyait son prisonnier."
"Celui qui dit que j'étais en exil par les colonialistes (Nassaranes) détenteurs de sabres et de lances, ma réponse est qu'Allah m'a suffit en cette circonstance car c'est lui qui m'a protégé contre leurs armés.
Ils m'ont exilé en disant que j'étais un adorateur d'Allah faisant la guerre sainte.
Ils croyaient que nous avions des canons et tous parmi eux nourrissaient de la haine envers moi.
Alors qu'en vérité j'étais l'adorateur d'Allah et le serviteur du Prophète auquel on doit louange.
Et leur propos disant que je faisais la guerre sainte était vrai.
Certes c'est pour la gloire d'Allah que j'ai mené ce combat. J'ai fais cette guerre sainte avec pour seules armes le savoir et la piété.
Je suis l'adorateur d'Allah.
Et son serviteur, et Allah m'en a rendu témoignages".
# Posté le vendredi 10 février 2006 14:16
Modifié le samedi 15 avril 2006 17:34
Un aperçu de la vie de Serigne Touba : 1853 - 1927
1853 : Naissance de Cheikh Ahmadou BAMBA à Mbacké Baol.
1884 : Cheikh Ahmadou BAMBA fonde son premier village non loin de Mbacké Darou Salam où naîtront Serigne Mouhammadou Moustapha MBACKE et Serigne Fallou MBACKE ses premiers héritiers. 1886 : Cheikh Ahmadou BAMBA fonde le village de Darou Marnane non loin de Darou Salam. 1888 : Rapport de l'administrateur LECLERC au directeur des affaires politiques sur les "Prétendus agissements de Cheikh Ahmadou" alors que le fondateur du Mouridisme dont la renommée grandissante venait aussi de fonder une capitale : TOUBA avec l'établissement de Darou Khoudoss. 1889 : Inquiétudes des autorités françaises devant l'influence croissante de Cheikh Ahmadou BAMBA. Mars 1895 : Cheikh Ahmadou BAMBA a presque 40 ans lorsqu'il quitte Touba pour fonder Mbacké Bary dénommé Touba Djoloff. Il venait de signer le pacte conduisant aux épreuves qui allaient suivre. 10 août 1895 : Cheikh Ahmadou BAMBA qui venait de quitter Mbacké Bary rencontre à Djéwol le détachement de 120 soldats venus l'arrêter. 5 septembre 1895 : Cheikh Ahmadou BAMBA interné à Saint Louis est convoqué au palais du gouverneur. La réunion du conseil privé décide de l'exiler par PV N°1 délibération N° 16. 21 septembre 1895 : Cheikh Ahmadou BAMBA quitte le Sénégal pour le Gabon par Dakar.
Avril 1902 : François Carpot est élu député du Sénégal.11 novembre 1902 : Retour de Cheikkh Ahmadou BAMBA au Sénégal. Février 1903 : La renommée du Chef religieux revenu d'exil prend de nouvelles proportions. Inquiétudes des autorités coloniales. Mai 1903 : Refus en ces termes de Cheikh Ahmadou BAMBA de répondre à une convocation du gouvernement à Saint Louis. "Je suis le captif de DIEU et ne reconnais d'autre autorité que lui...." Juin 1903 : Opération de 150 soldats sur Mbacké14 juin 1903 : Cheikh Ahmadou BAMBA est envoyé en résidence obligatoire à Saout El Mah en Mauritanie auprès de Cheikh Sidya BABA. Avril 1907 : Retour au Sénégal avec cette fois résidence obligatoire à Thièyenne (cercle de Louga) où malgré l'enclavement comme en Mauritanie, continuent d'affluer les multiples talibés et de nombreux savants.
Le plus en vue dans l'organisation mouride, c'est certainement Cheickh Ibrahima Fall. Descendant de la grande dynastie des anciens "damels "du Cayor(roi du Sénégal des royaumes). Préposé à l'organisation pratique et aux travaux les plus difficiles(défrichage et culture des champs, collecte du bois de chauffe, construction des concessions, transport des récoltes, etc.)Le fondateur de la branche des "baye Fall ", une des principales composantes du mouridisme, s'est donné corps et âme au service de celui qui fut son seul et unique maître.
L'union entre Cheickh Ibra Fall et Khadimou Rassoul aurait été scellé loin des yeux, des coeurs et des esprits. Après avoir fait ses humanités dans son village natal(Ndiaby). Il devint un érudit de l'Islam passait ses journées sous un lourd tamarinier situé dans la forêt du cayor. Ce lieu de recueillement, le saint homme en interdisait l'accès au-delà du couché du soleil parce que disait- il : " ce lieu fréquenté par des esprits maléfiques" Son adoration pour DIEU et sa retraite volontaire loin des hommes et des choses mondaines, avaient valu à Cheickh Ibra d'être considéré comme sujet à des troubles mentaux. Aussi proposait-on à son père de l'éloigner d'autant plus que le jeune Ibrahima Fall, était doté d'une telle puissance physique qu'on craignait toujours le pire.
Par la suite Cheickh Ibra Fall s'en alla un jour à la recherche de celui qui devait être plus tard son maître. De nombreuses péripéties ont marqué cette longue recherche, jusqu'au jour ou la rencontre eu lieu. Les chercheurs et autres conférenciers notent d'ailleurs beaucoup de similitudes avec le jour ou Seydina Omar Ben Kateb venait acte d'allégeance auprès du Prophète Mohamed(pst)comme 40e disciple. Ce jour là à Mbacké Bari, Khadimou Rassoul aussi était en était encore à ses 39 talibés et Cheickh Ibra Fall était le 40e. Par son action et son enseignement, les Baye Fall sont devenus les bras utiles du Mouridisme. A la disparition de Serigne Touba en 1927, Cheickh Ibra a étonné tous ceux qui attendaient de sa part des scènes d'hystérie. C'est plutôt avec beaucoup de philosophie que et de pondération que Cheickh Ibra accueilli la nouvelle. Aujourd'hui c'est son petit fils Serigne Moudou Aminta Fall, qui occupe le khalifat, après les passages très remarqués de Serigne Moustapha Fall(1930-50), Serigne Mor Talla Fall(1950-54), Serigne Abdoulaye Fall Ndar, Chérif Assane Fall et Serigne Abdou Sakor. Cheickh Ibra compte de nombreux enfants dont l'aîné Serigne Falilou Fall, mort durant la première guerre mondiale où il s'était engagé sur instruction de Khadimou Rassoul.
Après avoir plusieurs fois refusé de prendre son autonomie , Cheickh Ibra Fall finit par s'installer à Touba Fall et consacrait plus tard de nombreux autres Cheickh. Il fur rappelé à DIEU le 9 juin 1930 à l'âge de 72 ans, après avoir aidé à asseoir le khalifat de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, fils aîné de Serigne Touba.
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